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Les dimanches étaient longs.

Durant le reste de la semaine, il y avait du travail – du travail physique – pour un homme, le train-train épuisant des gestes nécessaires pour tirer du sol de quoi vivre. Des terres à labourer, des récoltes à préparer, à soigner et finalement à moissonner, du bois à couper, des clôtures à poser et à entretenir, des machines à réparer. Des choses qui devaient être faites à la force des muscles, avec des mains calleuses et le dos courbaturé, avec le soleil brûlant sur la nuque ou le vent cinglant qui vous glaçait jusqu’aux os.

Pendant six jours, un cultivateur travaillait et le travail était une chose qui vous abrutissait jusqu’à en avoir la tête douloureusement vide. Et le soir, quand le travail était terminé, le sommeil venait, rapide et miséricordieux. Parfois le travail, non seulement par son effet sédatif mais en lui-même, devenait quelque chose d’intéressant et de satisfaisant. L’alignement bien droit des poteaux d’une clôture nouvellement posée devenait un petit triomphe lorsqu’on la regardait dans toute sa longueur. Le champ moissonné, avec sa poussière sur votre faucheuse, l’odeur du soleil sur la paille dorée, et le claquement de la lieuse, tandis que la machine allait et venait, devenaient une symphonie puissante, d’abondance et de plénitude. Et il y avait des moments où le rose des pommiers en fleur, resplendissant à travers la pluie argentée du printemps, devenait un hymne sauvage et païen à la résurrection de la Terre après les froidures de l’hiver.

Pendant six jours, un homme travaillait et n’avait pas le temps de réfléchir ; le septième, il se reposait et s’armait de courage contre les regrets et les pensées de désespoir qu’apportaient la solitude et le désœuvrement.

Pas de regrets à l’égard d’un peuple ou d’un monde ou d’une manière de vivre, car ce monde-ci était plus bienveillant et plus proche de la Terre, et la vie y était plus sûre – beaucoup plus sûre – que dans le monde qu’il avait laissé derrière lui. Mais des regrets harcelants, des regrets accusateurs qui évoquaient une tâche qui attendait, qui maintenant peut-être attendrait indéfiniment, une tâche qui devait être accomplie mais qui, maintenant peut-être, ne le serait jamais.

D’abord, il avait eu de l’espoir.

Sûrement, s’était dit Sutton, ils me rechercheront. Sûrement, ils trouveront un moyen de parvenir jusqu’à moi.

Cette pensée lui apportait un réconfort auquel il s’accrochait de toutes ses forces, un apaisement qu’il ne pouvait se résoudre à trop analyser. Car il se rendait compte, tout en s’y cramponnant, que c’était là une vue générale, qu’elle pourrait bien ne pas résister à un examen trop approfondi, qu’elle était faite de foi et d’ardent désir, et qu’en dépit de toute sa puissance de réconfort, elle n’était peut-être qu’une illusion fragile.

Le passé ne peut être changé, se disait-il, raisonnant avec lui-même, pas dans sa totalité. Il peut être modifié – subtilement. Il peut être détourné, déformé, minimisé, mais dans l’ensemble, il demeure. Et c’est pourquoi je suis ici, oui, cela doit être pourquoi je suis ici, et je dois y rester jusqu’à ce que le vieux John H. écrive sa lettre à lui-même. Jusque-là, l’enchaînement doit nécessairement être préservé, parce que jusque-là, dans le temps, dans le passé, pour autant que moi et ma relation avec lui soyons concernés, est un passé connu et révélé. Mais à partir du moment où la lettre est écrite, il devient un passé inconnu, il tend vers le conjectural et il n’y a plus d’enchaînement connu. Une fois que la lettre sera écrite, en ce qui me concerne, n’importe quoi peut arriver.

Bien que – il devait se l’avouer dans le même temps – cette assertion soit fallacieuse. Car connu ou non, révélé ou pas, le passé formait un enchaînement. Car le passé était arrivé. Il vivait donc dans un temps qui avait déjà été fixé et modelé.

Encore que, même dans cette pensée, il y eût un espoir ; même dans l’incertitude du passé et dans la connaissance que, dans l’ensemble, ce qui était arrivé était une chose qui demeurait inchangée, il devait y avoir un espoir. En l’un ou l’autre lieu, à un moment ou un autre, il avait écrit un livre. Ce livre existait et, par conséquent, faisait partie du passé, quoique, en ce qui le concernait, il n’en fit pas encore partie. Mais il en avait vu deux exemplaires et cela signifiait que, en un certain futur, le livre formait un élément dans l’enchaînement du passé.

Un jour ou l’autre, se dit Sutton, ils me trouveront. Un jour ou l’autre, avant qu’il soit trop tard. Ils me chercheront et ils me trouveront. Il faudra qu’ils me trouvent.

Qui, ils ? se demanda-t-il, finalement, honnête avec lui-même.

Herkimer, un androïde.

Eva Armour, une femme.

Ils… deux personnes.

Mais pas ces deux-là seulement. Certainement pas ces deux-là seulement. Derrière eux, comme une armée invisible, tous les autres androïdes et tous les robots que l’Homme ait jamais façonnés. Et çà et là, un être humain qui sentait la justesse de l’affirmation que l’Homme ne pouvait constituer, par simple orgueil, un être spécial ; il devait comprendre au contraire que ce serait sa vraie gloire de prendre place parmi les autres êtres vivants, comme un simple être vivant, comme une forme de vie capable de guider et d’enseigner, et d’être amie, plutôt que de représenter une forme de vie conquérante, dominante et étrangère à tout le reste.

Ils le rechercheraient, bien entendu, mais où ?

Avec le temps tout entier et l’espace tout entier à fouiller, comment sauraient-ils quand et où chercher ?

Le robot du centre d’information, pensa-t-il, pourrait leur dire qu’il s’était renseigné sur une ancienne ville appelée Bridgeport. Et cela leur dirait où chercher. Mais personne ne pourrait leur dire quand.

Car personne ne savait rien de la lettre… absolument personne. Il se rappela comment la colle vieillie et desséchée était tombée en poudre quand il avait passé l’ongle sous le rabat de l’enveloppe. Personne, certainement, n’avait vu le contenu de cette lettre depuis le jour où elle avait été écrite jusqu’à ce qu’il l’ait lui-même ouverte.

Il se rendait compte, maintenant, qu’il aurait dû en dire un mot à quelqu’un… dire en quel lieu et dans quel temps il partait et ce qu’il avait l’intention de faire. Mais il avait eu tellement confiance, cela lui avait semblé si simple ! Un plan si magnifique !

Un plan magnifique par le caractère direct même de son action : intercepter le Révisionniste, le mettre hors de combat, s’emparer de sa machine et s’en aller dans le futur prendre sa place. Cela aurait pu se faire, il en était certain. Il y aurait bien eu un androïde quelque part pour l’aider à parfaire son déguisement, il y aurait eu des papiers dans la machine et des androïdes dans le futur pour l’instruire des choses qu’il fallait connaître.

Un plan magnifique… sauf qu’il n’avait pas marché.

J’aurais pu le dire au robot des informations, se dit Sutton. Il était certainement de notre camp. Il aurait transmis le renseignement.

Il resta assis le dos contre l’arbre et regarda longuement la vallée de la rivière, enveloppée dans la brume bleue de l’été de la Saint-Martin. Dans le champ au-dessous de lui, les gerbes de maïs brunes et dorées étaient comme les wigwams d’un village indien tassés les uns contre les autres dans l’attente de l’hiver. À l’ouest, les falaises du Mississippi semblaient un nuage violet tapi à même le sol. Au nord, le paysage doré ondoyait de collines basses en collines basses jusqu’à ce qu’il atteigne une zone de brume où, quelque part, cessait la terre et commençait le ciel, bien qu’on ne pût distinguer la démarcation, le trait précis qui les séparait.

Un geai bleu fendit le ciel et vint se poser sur un poteau de clôture baigné de soleil. Il redressa la queue et jacassa comme s’il se fâchait contre quelque bruit qu’il percevait.

Une souris des champs sortit d’une gerbe de maïs et considéra Sutton un moment, de ses minuscules yeux ronds, puis poussa un petit cri aigu, prise d’une soudaine frayeur, et disparut de nouveau dans la gerbe, sa queue relevée sur son dos, en proie à une panique folle.

Des créatures toutes simples, se disait Sutton. De petites créatures toutes simples à plume et à poil. Elles seraient avec moi, elles aussi, si seulement elles pouvaient savoir. Le geai bleu et la souris des champs, la chouette, le faucon et l’écureuil. Une grande fraternité… la fraternité de la vie.

Il entendit la souris remuer dans la gerbe et il essaya d’imaginer ce que pouvait être la vie d’une souris. En tout premier lieu, la crainte, bien sûr, la crainte toujours présente, frémissante, insurmontable, la crainte des autres, de la chouette et du faucon, de la martre, du renard et du putois. Et la crainte de l’homme, du chat et du chien. Oui, la crainte de l’homme. Toutes les créatures craignent l’homme. L’homme inspire de la crainte à toutes les créatures.

Puis il y aurait aussi la faim, ou du moins la crainte et la menace de la faim. Et l’instinct de reproduction. Il y aurait l’élan et le bonheur de vivre, la joie de se sentir des pattes rapides, le contentement d’un ventre bien rempli et la douceur du sommeil… et quoi d’autre ? Que pouvait-il y avoir d’autre pour combler la vie d’une souris ?

Elle était blottie dans un endroit sûr, elle écoutait et savait que tout allait bien. Elle était en sécurité, avec de la nourriture et un abri contre le froid qui s’annonçait. Car elle savait ce qu’était le froid, moins par l’expérience d’autres hivers que par un instinct transmis à travers de nombreuses générations de souris qui avaient tremblé de froid et en étaient mortes.

De petits bruits lui parvenaient tandis que d’autres souris remuaient doucement dans la gerbe, occupées à leurs affaires. La souris sentait la bonne odeur du foin qu’elles avaient amené pour en faire des nids où dormir bien au chaud. Elle sentait aussi les grains de maïs et les graines succulentes qui leur permettraient de garder le ventre plein.

Tout va bien, se disait-elle. Tout va pour le mieux. Mais il faut veiller, il ne faut jamais cesser d’être vigilante, car la sécurité est une chose qui peut être balayée en un instant. Et nous sommes si faibles… nous sommes si faibles et si fragiles, et nous sommes bonnes à manger. Un bruit de pattes dans la nuit peut être le présage d’un malheur rapide et certain. Un bruissement d’ailes est un chant de mort.

Elle ferma les yeux, replia ses pattes sous elle et enroula sa queue autour d’elle…

Sutton était toujours assis le dos contre l’arbre et soudain, sans savoir comment ni quand cela avait surgi, il fut saisi par la sensation de ce qui lui était arrivé.

Il avait fermé les yeux, replié ses pattes et enroulé sa queue autour de lui. Il avait connu les craintes toutes simples et le contentement ingénu, paisible d’une autre forme de vie… d’une créature qui se blottissait dans une gerbe de maïs à l’abri des bruits de pattes et d’ailes, qui dormait dans le foin odorant et ressentait un vague mais essentiel bonheur dans l’assurance fondamentale que là se trouvaient nourriture, chaleur et abri.

Il ne l’avait pas simplement et seulement ressenti ou connu… il avait été cette petite créature, il avait été la souris qu’abritait la gerbe de maïs et, en même temps, Asher Sutton, assis le dos contre un noyer blanc au tronc droit et à l’écorce écailleuse, contemplant les teintes automnales de la vallée.

Nous étions deux, se dit Sutton. Moi, moi-même, et moi, la souris. Nous étions deux à la fois, chacun avec son identité séparée. La souris, la vraie souris ne le savait pas, parce que si elle l’avait su ou deviné, je l’aurais su, moi aussi, car j’étais tout autant la souris que j’étais moi-même.

Il demeura assis, calme et immobile, sans bouger un muscle, saisi par l’émerveillement. L’émerveillement et une certaine crainte, la crainte d’une étrangeté latente qui sommeillait en son esprit.

Il avait ramené un astronef du Cygne, il était revenu de la mort, il avait joué gagnant.

Et maintenant cela !

Un homme naît, il a un corps et un esprit qui ont de nombreuses fonctions, certaines très complexes ; il lui faut des années pour connaître toutes ces fonctions, et il lui faut des années encore pour en acquérir la maîtrise. Il lui faut des mois avant de faire un premier pas chancelant, des mois avant de former un mot, des années avant que sa pensée et sa logique deviennent des outils raffinés… et parfois, se dit Sutton, parfois elles ne le deviennent jamais.

Et encore faut-il une aide, l’aide des guides avertis… Ses parents d’abord, des maîtres ensuite, et les médecins et les religions et tous les hommes de science et tous les êtres rencontrés. Tous les gens, tous les contacts, toutes les forces qui agissent pour faire de vous un être social capable d’utiliser les talents qu’il possède pour son propre bien et pour celui de la société qui l’aide et le maintient dans sa voie.

L’hérédité aussi… la connaissance innée et la volonté de faire et de penser certaines choses d’une certaine façon. La tradition de ce que d’autres hommes ont fait et les préceptes formés par la sagesse des âges.

L’être humain normal n’a qu’un corps et qu’un esprit, et Dieu sait, se dit Sutton, que c’est déjà suffisamment délicat à manier pour un homme. Mais moi, en fait, j’ai ce qui équivaut à un second corps et peut-être même à un second esprit, mais pour ce second corps, je n’ai ni guides ni hérédité. Je ne sais pas encore comment l’utiliser ; je n’en suis qu’au premier pas chancelant, je découvre lentement, une à une, les choses que je peux faire. Plus tard, si je vis assez longtemps, je pourrais même apprendre à bien les faire.

Mais il y a des erreurs que l’on commet. Un enfant trébuche quand il commence à marcher, et ses mots ne sont d’abord que des approximations, et il n’en sait pas assez long pour ne pas se brûler les doigts avec les allumettes qu’il manie.

— Johnny, dit-il, Johnny, parle-moi.

— Oui, Ash ?

— Y a-t-il encore d’autres choses ?

— Attends et tu verras, dit Johnny. Je ne peux pas te le dire. Tu dois attendre et tu verras.

Dans le torrent des siècles
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